Articles du Progrès du 04/05/09

Publié le par Oriane Rebillard

Voici à simple titre informatif deux articles parus dans le Progrès d'aujourd'hui. Bien entendu, nous ne cautionnons pas les arguments de démolition avancés dans le second...


le 04.05.2009 04h00



Préparée depuis des mois, l'opération a été un succès

 

Hier, 4 h 30. Seize détenus avec des entraves aux pieds avancent en dandidant vers un fourgon stationné dans la petite rue Dugas-Montbel. Le tout sous le regard de nombreux hommes armés et parfois encagoulés. Après un virage sec sur le quai Perrache, le premier convoi de la journée s'élance sur l'autoroute toute proche. Deux fourgons, quatre motards et un véhicule fournissent l'escorte. Jusqu'à Corbas, des dizaines d'autres hommes jalonnent le parcours qui utilise les voies rapides, mais avec des itinéraires de repli au cas où. Vingt minutes plus tard, l'immense porte en acier de la prison de Corbas ouvre ses portes au premier des sept convois qui effectuent la rotation. Terminus.

Cela faisait six mois que l'opération était préparée. Les 436 détenus encore présents à la prison Saint-Paul et Saint-Joseph ont été transférés hier. 16 par fourgon ou par bus, et entravés deux par deux. Parfois que 8, dans le cas des détenus particulièrement surveillés, ou bien agités. Avec en prime l'escorte doublée et un hélico dans les airs. « Entre l'escorte, la surveillance simultanée des prisons et la sécurisation du parcours, 900 personnes (gendarmes, policiers, CRS, pompiers, personnel pénitentiaire) ont été mobilisées. C'est le plus important transfert jamais organisé en France » souligne le colonel Guérin, patron des gendarmes du Rhône.

Les détenus ne savaient pas le jour et l'heure mais n'ignoraient pas l'imminence. Ils avaient en milieu de semaine bouclé le gros de leur paquetage, reçu des notes d'information, et visionné des images de Corbas par le canal vidéo interne. Des cellules lyonnaises vétustes à celles flambant neuves de Corbas, leur « sortie » aura duré 1 h 30. « La plupart ont pris possession d'une cellule individuelle. Ceux qui le souhaitaient sont dans une cellule double » explique Jean-Denis Perrin, directeur interrégional de l'administration pénitentiaire.

Le dernier convoi est arrivé à 16 heures sous les yeux de Georges Boyer, directeur de l'établissement. « Le bilan est positif. Nous avons trouvé quelques portables et produits stupéfiants au départ et à l'arrivée, mais rien ni aucun autre incident qui n'ont justifié de mesure disciplinaire ».

Dès demain, c'est au tour des femmes d'être transférées depuis divers établissements régionaux où elles ont été accueillies depuis la fermeture, en février, de Montluc.

 

Xavier Breuil

 

 

 

le 04.05.2009 04h00


Ce matin, la prison Saint-Paul Saint-Joseph est vide de détenus. Cependant, des équipes techniques sont à pied d'œuvre afin de « nettoyer et sécuriser les lieux », explique Denis Perrin. Un gardiennage doit être opérationnel dès aujourd'hui, « au moins jusqu'à septembre, probablement plus loin ». Le directeur interrégional de l'administration pénitentiaire dit ignorer le coût de cette sécurité, mais avance la somme de 70 000 euros par an pour le gardiennage de Montluc, nettement plus petite que la prison de Perrache.

A terme, qu'adviendra-t-il des bâtiments ? « Il n'a jamais été question de protéger la totalité du bâti ». Seule la tour centrale et ses six ailes en étoiles ont une réelle valeur patrimoniale.

« Le préfet a lancé un appel à projets et il y aura ensuite un appel d'offres. Mais la conjoncture est difficile pour les projets immobiliers d'ampleur. Cette cession n'arrive pas au meilleur moment. S'il n'y a pas d'acheteur, nous tenteront de vendre la réserve foncière, c'est-à-dire le terrain, sans les bâtiments. Quoi qu'il en soit, l'argent sera réinvesti dans les autres établissements de la région ».

Une vision de l'avenir corroborée par Jacques Signourel, directeur départemental de la sécurité publique. « Il n'y a pas eu d'évolution : s'il n'y a pas de proposition sérieuse, nous irons vers la démolition ».

 

M. M.

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