Dénouement de l'histoire
Plus d'un an et demi après l'annonce de la destruction des prisons, et de la levée de boucliers qui s'en est suivie, voici que vient de parraître le projet qui a été retenu pour la reconversion de Saint-Joseph et de Saint-Paul : il s'agit de l'université catholique de Lyon, associée avec l'Opac du Rhône, et Habitat et Humanisme.
Notre première réaction est un "OUF" de soulagement, car certains des 4 autres projets étaient plutôt partisans de la destruction totale, en particulier un auquel nous avions eu accès, mais dont nous préferons taire le nom.
Nous attendons impatiemment l'intégralité du projet de la catho, avant de faire de plus amples commentaires. En attendant, voici l'article du Progrès d'aujourd'hui à ce sujet :
Saint-Paul et Saint-Joseph s'offrent à l'Université catholique
publié le 11.11.2010 04h00
7 000 étudiants de la Catho, des logements, des bureaux, quelques commerces : la reconversion des anciennes prisons de Lyon se fera dans le respect du patrimoine. Une rue traversante ouvre définitivement l'ancien site carcéral
« On peut être très heureux de ce dénouement », considère Jacques Gérault, préfet du Rhône, à propos du choix de l'Université catholique associée à Habitat et Humanisme et à l'Opac du Rhône, avec pour mandataire la Sofade. L'issue de ce dossier, qui visiblement lui tenait à cœur depuis la décision de lancer un appel à projets plutôt que d'envisager de seulement céder le site, propriété de l'Etat, au plus offrant, s'achève dans le respect du patrimoine. Tous les panoptiques sont conservés, de même que l'essentiel des bâtiments caractéristiques de l'architecture carcérale du XIXe siècle. Le groupement d'architectes - Garbit et Blondeau, les studios Ory, l'Atelier Thierry Roche - ont opté pour l'ouverture forcément très attendue de l'îlot, qui donnera sur la place des Archives, via une rue traversante. Le tout sous une verrière. Avec ses 7 000 étudiants, du logement en accession libre, en HLM, des bureaux, quelques commerces, le site sera passant et vivant en journée, mais fermé le soir. Finaliste mais pas retenu, le dossier porté par Bouygues Immobilier en association avec Icade (filiale de la Caisse des dépôts), qui comprenait une mixité entre habitat social, privé et activités tertiaires, a été jugé trop « pastiche » et moins respectueux de l'existant. L'argument financier, qui comptait pour 40 % dans les critères de notation (le patrimoine, l'intégration sociale et urbaine et l'environnement, pour 20 % chacun) n'a pas été déterminant, a insisté le préfet. L'Etat cède en effet le site contre 25 millions d'euros (l'estimation des Domaines était de 24,7 M), soit 1 million de moins que si elle avait fait l'autre choix, s'élevant à 26,7 M. Rappelons que le produit de la vente servira, au plan national, de rénovation des prisons. Pour l'emporter, le dossier de la Catho, portée par la Sofade, a été amélioré. Son point faible, qui n'était pas des moindres, consistait à faire appel à des subventions de l'Etat et des collectivités territoriales. Or après révision, il s'autofinance. Condition sine qua non pour être retenu.« On a pensé le site pour un siècle. Je n'ai pas envie que dans dix ans on s'interroge sur le préfet qui a accepté une telle horreur », a encore mentionné Jacques Gérault, entouré d'Alain Lombard, directeur régional des affaires culturelles, et de Guy Lévi, directeur départemental des territoires.« On clôt un problème », a encore souligné le préfet qui, sur ce dossier, a pris tout le monde de vitesse. La décision du jury était attendue au 15 décembre. Forcément, cette précipitation a ses raisons. Un défi pour la Catho : créer un cadre de vie et de savoir« Nous sommes ravis. » C'est par ces mots qu'Henri D'Yvoire, vice-recteur de l'Université catholique, a résumé le sentiment général quelques heures après l'annonce de la candidature retenue faite par la préfecture. « D'autant plus que le travail commun engagé avec les partenaires laisse penser qu'il va bien se poursuivre », a-t-il tout de suite ajouté, visiblement enthousiaste. Le projet porté par la Sofade (entreprise Dentressangle) allie en effet différentes missions et finalités. Enseignement supérieur, bureaux, commerce, habitat (à la fois étudiants et pour personnes âgées), résidence d'Habitat et Humanisme et lieu de réflexion en économie sociale et solidaire, toujours à l'initiative de l'association fondée par le père Devert, y cohabitent. Il faut imaginer que c'est un véritable campus de quelque 7 000 étudiants qui trouvera place sur le territoire des ex-prisons, soit à deux pas de l'autre site de la Catho, situé place Carnot. Une véritable opportunité donc, qui va conduire à laisser les bâtiments historiques de la place Bellecour. Le coût de leur mise aux normes était de toute façon prohibitif. Lorsqu'on interroge le vice-recteur sur la crainte, d'ores et déjà exprimée par certains, que le site des ex-prisons ne vive pas, puisque quatre mois dans l'année les étudiants désertent, il répond « qu'entre les universités d'été et l'Institut de langue et culture françaises, ce ne sera jamais complètement fermé. » En attendant, ce qui est acté c'est que les murs d'enceinte vont en partie tomber (sous l'œil vigilant des Bâtiments de France), qu'une fluidité est donnée. Un projet forcément enthousiasmant pour l'Université catholique et ses partenaires. « J'ai vu tous les effets positifs, autant en interne qu'en externe, lors de la création du site récent de la place Carnot », souligne encore Henri D'Yvoire, qui était alors en charge du projet. Le nouveau, baptisé « La vie grande ouverte », met en avant Humanité et Urbanité et ne l'enthousiasme pas moins. D.M > Note Le recteur Michel Quesnel, surpris lui aussi par la rapidité du choix du projet dans lequel l'Université catholique est partie prenante, s'exprimera officiellement lundi 15 novembre Repères >> Le programme >> Membres du groupement vainqueur >> Calendrier prévisionnel |