Un peu d'Histoire...

Publié le par Oriane Rebillard

Prison Perrache, puis prison Saint-Joseph :


La décision de construire une nouvelle prison remonte à 1823. Cependant sa construction ne commencera que quatre ans plus tard en 1827. Des divergences d'opinions concernant son futur emplacement ainsi qu'un manque de financement ont été les raisons de ce retardement. Finalement le conseil municipal cède un emplacement d'environ 22 000 m² de terrains appartenant à la ville pour l'édification du nouveau centre de détention. En contrepartie la ville exige qu’aucune participation financière ne lui soit demandée pour la construction. Un concours est créé et treize projets voient le jour, dont quatre attirent l'attention du jury, mais aucun ne satisfait complètement aux conditions posées dans le programme. Le projet de Baltard, s'avère être celui qui se rapproche le plus du but recherché, moyennant quelques modifications.

 

Baltard était l'architecte du palais de justice de Lyon, de style néoclassique, surnommé « 24 colonnes » (1842). Il a également travaillé comme architecte à Paris. En 1825, il fut chargé des tribunaux et prisons du département de la Seine. Il a aussi réalisé des travaux de restauration dans les prisons de Saint-Lazare (1824-1832) et de Sainte-Pélagie (1824-1831).


Vue à vol d'oiseau de la prison de Lyon, par Baltard (détail)

 

Après de nombreux rebondissements, l'emplacement final de la future prison est enfin fixée. Elle devait être établie à l'angle est de la presqu'île Perrache, un quartier qui ne souffrait pas d'insalubrité, à la différence des terrains proposés auparavant.

Le 3 juillet 1828, les fondations étaient quasiment terminées, et un peu plus d'un an après, le 27 août 1829 le préfet annonçait que quatre corps de bâtiments étaient élevés et couverts, et que les autres étaient bien avancés. Il indiquait également l'ajout d'un deuxième étage à certains bâtiments qui ne devaient en avoir qu'un seul à l’origine. Dès 1831 la prison commence à accueillir ses détenus.

Mais en 1839, soit huit ans après son ouverture, la prison est déjà surpeuplée. Alors qu'elle fut construite pour héberger 200 détenus au maximum, il y en avait cette date plus de 350, à tel point que les prisonniers en étaient réduits à dormir dans les couloirs, les vestibules, et même dans les cachots.

A l'évidence, la construction d'une nouvelle prison s'imposait...


Elévation antérieure et vue cavalière, 1838 (?)

 

 

En 1853, Antoine Louviers, architecte du département, présente un projet d'agrandissement de la prison. Elle devait être agrandie à l'intérieur de son enceinte avec le prolongement des quatre bâtiments nord-est, nord-ouest, sud-ouest, et sud-est ; qui ne s'étendaient pas encore jusqu'au mur intérieur du chemin de ronde. Le bâtiment des dettiers devait être surélevé et la démolition de l'atelier de Cloutier était prévue. Le bâtiment des ateliers (bâtiment E) est presque entièrement reconstruit, car on y détruit les galeries et les voûtes afin de gagner en luminosité. Les travaux dureront 2 septembre 1856 à décembre 1857.

 


Prison Saint-Paul :


 

Dès 1847, la construction d'une nouvelle prison est envisagée dans le quartier Saint-Paul (d’où elle tirera son nom) à proximité du Palais de Justice. Suite à la proposition du préfet du Rhône, le sénateur Vaïsse, le conseil général décide en 1859 de l'installation de la nouvelle maison d'arrêt dans le quartier de Perrache, dans le voisinage de la prison Saint-Joseph.


C’est Antoine Louviers qui en dessinera les plans les plans en février 1860, et son projet est approuvé par le conseil général des bâtiments civils le 7 avril 1860. L'architecte opte pour un plan radial à six branches. Cette prison est conçue pour 550 détenus répartis entre « sept quartiers » : un pour la pistole ou les payants, un pour les jeunes détenus de toutes catégories, un pour les détenus politiques, un pour les prévenus récidivistes ou dangereux, un pour les prévenus des élites importants, un pour les détenus de tête, et un quartier cellulaire comprenant les cellules de secret, les cellules de punition et celle de sûreté pour les prisonniers les plus dangereux, et celles réservées à des prévenus encore honnêtes et qui demandent de n'être pas mêlés aux criminels.


Projet de A Louvier : plan du rez-de-chaussée, 1860



Le bâtiment central héberge en son rez-de-chaussée la salle centrale de surveillance et les parloirs, et au premier étage se trouve la très belle chapelle divisée en six compartiments qui communiquent avec leur quartier respectif.


Chapelle : vue du chœur, état en 1984



La prison est mise en service en 1865, et en 1882 et peut contenir environ 500 détenus. Par la suite de nombreux travaux d'aménagement seront effectués, en particulier suite à la loi du 5 juin 1875 inscrivant un régime cellulaire pour les prisons départementales. Un dépôt pour les morts et une salle désinfection seront créés, et des cases seront installées dans la « chapelle-école » en 1890.

Au début des années 1910 il y a en moyenne 289 détenus à l'année.

 

 


Crédit photographique : Service régional de l'inventaire

 

 

 


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