Conférence de presse de la Préfecture sur l'appel à idées pour l'avenir des prisons de Perrache
Compte rendu de la conférence de presse à la préfecture du Rhône, le 28 septembre 2009 à 15h00
La Préfecture du Rhône, a organisé le lundi 28 septembre une conférence de presse, dans le but de présenter les différents projets déposés dans le cadre de l’appel à idée sur l’avenir des prisons de Perrache.
Monsieur le préfet de la région Rhône-Alpes et préfet du Rhône , Jacques Gerault, a rappelé en introduction que les prisons n’avaient pas de protection au titre des Monuments historiques.
Le préfet a préféré débuter le débat sur la question de la sauvegarde des prisons avec cet appel à idées, procédure nouvelle qu’il considère comme plus démocratique, et qu’il a souhaité d’envergure nationale et internationale.
L’appel à idées était un vrai défi car il s’agissait de monter un dossier en 6 mois dont deux de vacances estivales. Ce fut un appel à l’échelle nationale et internationale.
Le but a donc été de demander à des architectes et des urbanistes, quels projets étaient possibles selon eux.
Les fonds issus de la vente des deux anciennes prisons iront à 100% sur un compte destiné au financement de nouvelles prisons plus modernes et dignes, dans le cadre de la politique menée par l’Etat. Pour Jacques Gérault, les 25 millions d’euro sont donc un prix juste et équitable, car ils allègeraient le contribuable.
Propriétés de ces prisons :
- 24 000 m² de surface
- dans un état de délabrement important
- intérêt architectural manifeste
- il existe d’autres exemples de prisons à plan panoptique à Toulouse et Montpellier
Jacques Gérault a évoqué son désir de transmettre aux générations futures ces bâtiments qui incarnent l’histoire de Lyon, et de leur donner une seconde chance. Il semblerait donc que le préfet soit plutôt favorable à des projets de conservation ou de semi-conservation du bâti existant. Il conviendra de vérifier cela dans les mois à venir. Il faut, selon lui, utiliser cette architecture du passé et chercher à aller plus loin : adapter l’architecture au patrimoine existant.
Au 15 Septembre, 16 réponses ont été données. Parfois, plusieurs architectes se sont regroupés afin de proposer un projet.
Le préfet a saisi le Grand Lyon avec la volonté de l’associer au projet, de plus si les collectivités ont un projet d’aménagement des prisons et qu’elles souhaitent prendre en charge la gestion de ce projet, le préfet y est tout à fait favorable. le PLU est d’ailleurs en cours de révision, ce qui permettrait éventuellement la construction de bâtiments plus hauts et d’augmenter la surface bâtie.
Il y a eu 4 familles de projets
- une conservation totale avec un rajout de bâtiments (surélévation par exemple)
- la démolition de plusieurs bâtiments et une ouverture vers la place des archives
- Une conservation totale sans ajout (centre commercial ou investissement public)
- Une destruction totale (tabula rasa, ou bâtiment en négatifs de ceux existants)
Pour que puisse exister un projet, il faut
- que le PLU évolue
- un montage foncier, avec une réflexion sur la nature des investisseurs Privés, publics, ou bien les deux
- Une cohérence du bâti si il devait y avoir plusieurs promoteurs
En Janvier 2010 sera rendu public un cahier des charges élaboré à partir de ces 16 projets, pour la consultation de la vente des terrains. Lorsque nous avons posé la question à propos d’une possibilité de protection officielle de ces bâtiments avec le classement au titre des Monuments historiques ou l’inscription à l’Inventaire supplémentaire, le préfet a répondu qu’il avait souhaité que de telles mesures ne soient pas prises puisqu’il n’y avait pas encore de projets pour le devenir de ces bâtiments. Une protection de ce type aurait selon lui, un effet néfaste et risquerait de faire fuir les possibles promoteurs immobiliers.
Mais pour le préfet, le futur cahier des charges sera un des moyens de contrôle pour la préservation du bâti puisqu’il imposera certains éléments aux futurs architectes et promoteurs. Les mois à venir confirmeront ou non cela…
Les offres seront à remettre en mai 2010, puis suivront la remise des projets. Les travaux pourraient débuter dès le deuxième semestre 2011.
Monsieur le préfet s’est finalement exprimé sur :
- sa conviction qu’il est possible de conserver tout ou partie des bâtiments sans en altérer la valeur foncière
- Il faut tirer des enseignements de cet appel à idées
- Il faut être fier d’ici quelques années de ce qui aura été réalisé.
- Ces 24 000 m² ne peuvent pas être une juxtaposition de gestes architecturaux, et la réhabilitation devra être exemplaire sur le plan du développement durable.
Ces idées ne sont pas des projets complets et définitifs. Il s’agit plutôt « d’avant-projets » servant à établir un cahier des charges, et qui témoignent de la faisabilité d’une sauvegarde des bâtiments du XIXe siècle.
Comme nous l’avons dit, le préfet s’est montré favorable au fait de privilégier un projet qui opte pour la sauvegarde des prisons. Cependant il souhaite donner une liberté aux architectes et « flécher » le moins possible, pour éviter le risque de n’avoir aucun projet, au tout du moins de freiner les intéressés. La révision du PLU permettrait plus de liberté. Le projet futur devra être naturellement complémentaire de la confluence.
L’idée de voir plusieurs promoteurs sur ce même site n’est pas à exclure
Monsieur le préfet rappela qu’il y a un an les prisons devaient être détruites, et que c’est lui-même qui a entrepris d’essayer de les sauvegarder, de bloquer la décision de destruction, et pour cela il a dû convaincre au plus haut niveau.
Les 16 appels à idées sont la preuve que quelque chose est possible, mais il n’y a pas de classement envisagé pour l’instant afin de ne pas freiner les promoteurs et architectes. Il viendrait après, en tentant de conserver le maximum de choses… Il faudra alors rester vigilant sur ce sujet en espérant qu’il ne sera pas décidé de ne protéger que quelques « miettes », à savoir uniquement ce que les promoteurs auront décidé de conserver…
Les projets déposés peuvent être consultés à cette adresse, sur le site de la DDE.